Écrivaine dont le génie a éclaté dès ses 18 ans, Françoise Sagan a très rapidement suscité une légende, à laquelle la vitesse et les automobiles ont été étroitement associées. Elle en a possédé de nombreuses, presque toujours sportives et rapides.

Françoise Sagan a possédé cette Gordini Type 24 S, inscrite aux 24 Heures du Mans et titulaire d’une victoire de classe au Tour Auto 1953 © Pascal Rouselle
Durant le XXème siècle, l’automobile apparaît naturellement en filigrane de la littérature moderne, en particulier dans les œuvres d’Octave Mirbeau, Paul Morand ou encore Jean Giraudoux. C’est pourtant une femme écrivain qui lui a peut-être accordé le plus de place à une époque où l’automobile était avant tout une affaire d’hommes. Françoise Sagan a en effet fait fréquemment l’éloge des voitures de sport et de la vitesse dans son œuvre, en parfaite connaissance de cause. Le succès, rencontré dès son premier roman « Bonjour Tristesse » publié en 1954, l’année de ses 18 ans, lui a en effet permis d’acquérir les plus belles sportives de son époque. Elle en a exploité toutes les performances, parfois jusqu’à l’excès. Un goût devenu indissociable de sa légende.
Une Aston Martin presque fatale
La plus connue de ses autos reste peut-être l’Aston Martin DB2/4 dans laquelle elle a failli trouver la mort en 1957. Un choix qui révèle cependant un goût très sûr, alors que la marque anglaise ne connaît pas encore la notoriété acquise plus tard grâce à la série des James Bond. Il faut dire que ce cabriolet a été précédé par des modèles tout aussi bien choisis. Après avoir fait ses armes au volant d’une Graham Paige familiale, elle acquiert une Jaguar XK 120, sa première auto remplacée par une XK140 et surtout l’une des deux Gordini Type 24S produites : une authentique barquette de course équipée d’un huit cylindres en ligne de 265 ch et dont le châssis 0036S acquis par l’écrivaine a remporté sa classe au Tour de France Auto 1953.

La première voiture achetée par Françoise Sagan avec le cachet de « Bonjour Tristesse » fut une Jaguar XK120.. © Sipa Press
De Mini à Ferrari
Son accident ne la dégrise pas de la vitesse puisqu’elle acquiert ensuite un roadster AC à moteur Bristol puis une sculpturale Ferrari 250 California Spyder, la seule Ferrari qu’on lui connaisse. Durant les années 60, son garage accueille également une Jaguar Type E, une Aston Martin DB6 ou encore une Maserati Mistral. Elle ne dédaignait pas des automobiles plus modestes, à l’image de cette Lotus Super Seven possédée dans les années 70 mais aussi cette Austin Mini 1000 Clubman dotée d’un étonnant toit entièrement découvrable. L’âge venant, elle circule dans une confortable Mercedes 450 SEL W116 acquise en 1982 et utilisée jusqu’à sa mort. Sans les posséder, Françoise Sagan a également été photographiée au volant de modèles remarquables : roadster Singer SM 1500, Grégoire Sport en raison de la proximité de son père avec l’ingénieur, Panhard Dyna Cabriolet, Lancia Aurelia B24 Spyder, ou encore une Citroën AX Sport : une carrière automobile à la mesure d’une passion dévorante, à l’origine des plus belles pages

Françoise Sagan a possédé une 250 Spyder California châssis court, l’une des plus convoitées des Ferrari de l’histoire. © Camille Pinet